Être en phase avec soi-même peut passer par les produits de saison !

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CARTE D’IDENTITÉ

Prénom : Catherine

Situation familiale : un mari ; deux ados de 12 et 16 ans

Vie en pleine campagne dans le Hainaut

Signe particulier : slasheuse assumée. Je passe de l’écriture à la traduction en faisant un détour par l’animation pour enfants et le guidage en musée

Pas vraiment bobo ni écolo et encore moins donneuse de leçons, je me suis pliée avec plaisir à l’exercice d’un « vis-ma-vie-de-citoyenne-qui-fait-ses-courses-autrement ». Avec ses avantages et ses inconvénients, mais toujours dans l’optique d’un mieux manger tout en posant un geste pour la planète. Une manière de consommer qui répond à mes convictions profondes, même si ma démarche est loin d’être parfaite.

Tout a commencé avec une machine à pain. Une vieille héritée de ma maman. J’ai trouvé comique de voir cet appareil mélanger les ingrédients, faire gonfler la pâte pour ensuite la cuire et nous offrir un pain tout frais. Sauf que la dite machine me faisait des pains cubiques troués en leur centre. Pas facile dès lors d’obtenir des tartines régulières. Mais racheter du pain en grande surface n’était pas une option que j’envisageais de gaieté de cœur.

Dans le même temps, je me suis mise à préparer ma lessive et mes produits ménagers. Puis j’ai entendu parler de la notion de ‘zéro déchet’. J’ai eu l’impression que du jour au lendemain, on ne parlait plus que de ça. Et moi de me dire : M’enfin, c’est impossible de consommer zéro déchet… En me renseignant davantage, je me suis rendue compte qu’à ma manière, je participais à la démarche. Vivant à la campagne avec poules, potager et compost, ce cadre de vie répond aussi à ce que je souhaite transmettre à mes enfants.

NE PAS DIABOLISER

Les enfants, parlons-en. Ils ont été le déclencheur de l’étape suivante. Toutes ces collations que j’achetais en supermarché, suremballées et dont je ne comprenais pas la composition ont commencé à me poser problème.
J’ai expliqué aux ados que dorénavant, ils auraient moins de choix parce que… moins d’achats.
Mais que pour compenser je ferai certaines collations moi-même. Au début, niveau organisation, c’était galère. J’avais l’impression de consacrer tout le week-end à la pâtisserie.
Aujourd’hui, le rythme est pris : le dimanche après-midi, je lance toutes les préparations avec ma mini ado et les cuissons se suivent. Et si je n’ai pas le temps, soit j’en fais l’une ou l’autre la semaine, soit j’en achète en vrac ou des bios avec le moins d’emballage possible. Et si de temps en temps, ils veulent une barre chocolatée, caramélisée aux cacahouètes, j’accepte. Parce que je ne veux pas être obtuse au point de diaboliser les supermarchés ni tout ce qu’ils proposent.
Au final, les enfants sont de plus en plus conscientisés aux bienfaits et au sens de la démarche, donc je m’estime déjà gagnante.

LE RETOUR DES MÉTIERS D’ANTAN

Après les collations est venue la viande ! Moi qui suis végétarienne, je ne me posais pas vraiment la question du goût que pouvait avoir un morceau de bœuf ou de porc. Puis, un jour j’ai changé mes habitudes – j’en ai oublié la raison – et je me suis rendue chez un boucher renommé de la région. Le soir à table, la tendreté et la saveur de la viande ont fait l’unanimité.
Et le débat a suivi : Pourquoi tu n’achèterais pas la viande tout le temps là-bas ?
Au moins chez un boucher, il y a moins d’emballage et sans doute pas de conservateur ! Puis, le bien-être des bêtes est sûrement privilégié.
Renseignements pris sur ces points de vue, il ne m’en fallait pas plus pour prendre la direction de mon boucher chaque semaine. Et de constater que certaines semaines, des produits manquent à l’appel. Ce n’est pas la saison, ma petite dame ! – Ah bon ? Il y a une saison pour la viande ?

Il me restait le problème des fruits et des légumes, dont je déplorais le suremballage en grande surface et parfois l’aspect trop luisant et collant des pommes et autres denrées, peut-être synonyme de pesticides. Le marché du samedi matin était déjà un moment que j’appréciais ; je l’ai transformé en moment optimal.
Aujourd’hui, quasiment toutes les courses pour la semaine ont lieu au marché. J’y achète les fruits et légumes dont je peux discuter l’origine et la saisonnalité avec les marchands.
À force, ils me reconnaissent, savent que j’ai mes emballages de récup et que je préfère qu’il y verse les champignons plutôt que de repartir avec le ravier en plastique. À force aussi, ils me demandent ce que je prépare pour le soir-même et si je n’ai pas d’idée, l’une des marchandes m’écrit vite sur un bout de papier une recette transmise par sa mère. J’adore !

J’y trouve mon plaisir en choisissant un nouveau fromage auprès du fromager – qui lui aussi me reconnaît, me demande comment s’est passée la semaine, qui me garde avec plaisir des sacs entiers de boîtes en bois vides (qui me servent dans ma 2e vie d’animatrice) et qui me dit que le brocciu corse en septembre ce n’est pas possible parce que ce n’est pas la saison. (Ah bon, il y a une saison pour les fromages ?)

Chaque semaine, je fais mon choix devant le magnifique étal de la poissonnière qui prend le temps d’enlever les arêtes de mon poisson frais. C’est elle évidemment qui me prévient qu’en juin, il n’y a pas de palourde parce que c’est la période de repos durant laquelle il faut préserver l’espèce. (Ah bon, il y a une saison pour les poissons ?)

DE SAISON, À PROXIMITÉ, EN VRAC

Et voilà que j’ai presque fait toutes les courses pour la semaine. Je complète par un passage dans la boutique en vrac de la ville, à 3 minutes à pied du marché, où je me fournis en farine, sucre, épices, pâtes, … Après la visite chez le boucher (15 minutes en voiture du marché), je termine mon marathon courses dans une grande surface pour y acheter les boissons, papier toilette, essuie-tout, produits d’hygiène, …

En deux heures, deux heures et demie, j’ai pu m’approvisionner pour satisfaire les besoins de quatre personnes pour une semaine en me rendant dans quatre endroits différents. Le mercredi, je complète le stock chez le boulanger et achète cinq pains que je congèle. Chaque semaine, je consacre aux courses un budget variant entre 120 et 180 euros. Il est peut-être plus élevé que pour un caddie plein dans l’une ou l’autre enseigne discount, mais cette routine me convient.
Je ne contreviens pas à mes convictions profondes qui reposent sur le bien manger et l’environnement. Les produits de saison, les commerces de proximité, le contact humain, le partage font partie de cette routine. J’ai banni de mes habitudes le consumérisme et les achats compulsifs dictés par les promos 3+1 gratis.

Comment je me sens ?
Même si le zéro déchet est encore loin d’être atteint, je suis en phase avec moi-même et c’est le plus important !

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