Les magasins d’alimentation rivalisent d’ingéniosité pour ne plus jeter leurs invendus
Nous vous en parlions dans un précédent article sur le gaspillage alimentaire dans le monde, les chiffres sont effrayants ! Son empreinte carbone est estimée à 3,3 milliards de tonnes par an, pratiquement l’équivalent des émissions annuelles de CO2 de la Chine, constituant à l’échelle du monde 8% des émissions globales de gaz à effet de serre. Heureusement, les initiatives sont nombreuses et créatives aujourd’hui pour diminuer ce type de gaspillage et offrir par la même occasion des repas aux plus démunis.
21 millions de repas en 2018
Les grandes surfaces travaillent essentiellement avec les nombreuses associations caritatives qui redistribuent les denrées consommables aux personnes défavorisées. Delhaize par exemple, via leur projet Zero Food Waste lancé en 2011, donne ses invendus à 145 associations caritatives (les CPAS, les banques alimentaires belges, la Société de Saint-Vincent de Paul ou encore Kansarmen Vlaanderen). En 2018, ils ont ainsi offert 4,3 millions de repas via ce biais.
Selon le magazine spécialisé Gondola, ce ne sont pas moins de 21 millions de repas qui ont été distribués en 2018 par les magasins d’alimentation, parmi lesquels on retrouve entre autres Carrefour, Cora, Makro, Lidl ou encore ALDI.
Le digital en renfort
De nombreuses enseignes se tournent également vers le digital pour écouler leurs marchandises. L’application To Good To Go par exemple, que nous avons détaillée dans un précédent article de blog, permet aux consommateurs d’acheter à bas prix des colis remplis de denrées arrivées à la date limite de consommation.
Vous installez l'application sur votre téléphone, elle vous géolocalise et vous indique où vous pouvez aller récupérer près de chez vous votre colis qui sera aux alentours de 4 € (pour un montant d’origine autour de 12 €).
Par contre, c'est tous les jours la surprise car vous payez pour un colis sans savoir ce qu’il contient : des viennoiseries du boulanger, des sushis dans un restaurant ou… un panier de légumes de chez Carrefour.
Une appli belge : Happy Hours Market
Certains magasins bruxellois utilisent également une application belge : Happy Hours Market créée par Aurélien Marino et Ludovic Libert, qui utilisent un foodtruck réfrigéré pour récupérer les invendus. « En Belgique, malgré les dons aux associations, 10.000 tonnes de nourriture sont encore jetées chaque année. Notre objectif c’est d’arriver vraiment à du zéro déchet alimentaire », expliquent les deux jeunes entrepreneurs.
Happy Hours Market vient chercher les denrées directement en magasin, pour le moment seulement à Bruxelles. Une moitié des articles est vendue à - 50% sur leur site Internet où il vous suffit de choisir ce que vous voulez acheter. Vous récupérez votre commande le soir même au point de collecte. L’autre moitié est donnée aux associations. En 2019, ils ont ainsi écoulé 25 tonnes de marchandises.
Transformer les pertes en confitures
Certains vont même plus loin en valorisant leurs pertes ! C’est le cas de la chaîne de magasins bio Färm, par exemple, qui a décidé de collaborer avec l’asbl Fruitopia. Cette dernière vient chercher en vélo les fruits et légumes pour en faire des confitures et des chutneys qui reviennent ensuite sous cette nouvelle forme dans les rayonnages de Färm.
L’asbl Worms récupère également les déchets organiques, entre autres de Färm Bascule, pour en faire du compost.
Réjouissant, non ? Petit à petit, le gaspillage alimentaire des magasins d’alimentation va certainement disparaître grâce à ces nombreuses initiatives et celles qui sont encore à inventer. Le Groupe Carrefour s’est imposé comme challenge de diminuer de 50% d’ici 2025 la quantité de gaspillage alimentaire dans ses magasins partout dans le monde. Lidl s’est imposé le même objectif et les autres chaînes de distribution ne sont pas en reste dans cette course à l’anti-gaspi.
Pas qu’une histoire de dates limites de consommation
Au sein des denrées alimentaires invendues se trouvent également des produits dont la date de péremption est encore valable mais qui ont simplement un défaut d’étiquetage ou un emballage abîmé.
Certains produits sont également donnés car leur période de vente est passée. C’est souvent le cas pour des produits commercialisés spécifiquement à Noël ou à Pâques, par exemple.
La faute aux magasins qui ont parfois la main trop lourde au niveau des commandes et se retrouvent avec des produits invendables dont la « DLC » est encore longue mais pas assez pour attendre l’année suivante.
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