Les produits de saison : un geste écoresponsable qui fait du bien

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Environ un tiers des émissions mondiales des gaz à effet de serre est dû à la consommation alimentaire. Le transport des denrées en serait responsable pour 4 à 7% contre 7 à 11% pour la transformation et les emballages. Si l’on est quelque peu sensible à la cause environnementale et ses conséquences, difficile de rester de marbre face à ces constatations. La consommation de produits de saison est un petit pas conscient vers une alimentation durable et plus saine.

Un produit frais, non transformé, de saison et si possible bio est de loin la meilleure alternative à privilégier pour notre santé. Il comble les réels besoins de notre organisme à chaque saison, tout en jouant un rôle de prévention contre l’obésité, le diabète et d’autres pathologies majeures. Mais qu’en est-il des conséquences sur l’environnement ?
Parce que quelques chiffres valent mieux que de longs discours, en voici quelques-uns glanés auprès d’organismes reconnus.1

LOCAL ET DE SAISON

Alors que le choix d’une tomate en supermarché prend tout au plus dix bonnes secondes, ce geste anodin reflète une réalité dont nous n’avons pas toujours conscience. De la production à l’assiette, chaque denrée a un impact environnemental. Qu’il s’agisse des besoins en eau, des machines fonctionnant au pétrole, des engrais chimiques et autres pesticides de synthèse ou encore des serres chauffées gourmandes en énergie, la planète souffre pour nous nourrir.
Et quand ces produits viennent de loin pour garnir nos étals en toute saison, la prise de conscience est urgente. Le transport par bateau représente 15 à 30 g/tonne Km2 contre 570 à 1580 g/tonne Km pour l’avion !
En train, la quantité de CO2 générées est de 30 g/tonne Km, tandis qu’un camion produira 210 à 1430 g/tonne Km. S’il est frigorifique, il peut émettre jusqu’à 800 g CO2 de plus. De manière générale, un fruit ou un légume produit localement et pendant la saison consommera 10 à 20 fois moins de pétrole qu’une denrée cultivée à l’étranger et importée par avion.

PENSER À SA SANTÉ ET À CELLE DE LA PLANÈTE

Ces chiffres sont toutefois à considérer avec du recul. En effet, un petit producteur local qui fournit les marchés et autres épiceries du coin risque d’engendrer davantage de GES3 parce que son transport de marchandises n’est pas optimisé. « Les émissions par Km parcouru et par tonne transportée sont environ 10 fois plus faibles pour un poids lourd de 32 tonnes et 100 fois plus faibles pour un cargo transocéanique que pour une camionnette de moins de 3,5 tonnes car ils permettent de parcourir de plus grandes distances avec un impact GES équivalent », explique l’ADEME4.
Cependant, les circuits courts ont d’autres avantages comme la réduction des déchets et d’énergie liés au conditionnement et une production caractérisée par de faibles intrants chimiques.

La production et la consommation des denrées alimentaires impactent également l’environnement. Ainsi, un kilo de pommes belges consommées en octobre, ce qui correspond à sa pleine saison, génère 0,09 kg de CO2, contre 0,14 kg de CO2 pour le même kilo consommé en avril.
Et si ces pommes arrivent par bateau en provenance du Chili, ce chiffre passe à 0,55 kg de CO2. Opter pour des produits de saison, c’est aussi s’opposer à la production sous serre chauffée nécessitant souvent plus d’engrais. Pour exemple, un kilo de tomates belges produites sur champ, et donc en saison, émet 0,2 kg de CO2, contre 0,6 kg pour les tomates d’Espagne.

Hors saison, des tomates pourtant cultivées en Belgique, mais sous serre chauffée, produiront 2,3 kg de CO2/kg. Si respecter la saisonnalité des denrées alimentaires est un premier engagement en faveur de l’environnement, d’autres pourraient renforcer son efficacité. Réduire sa consommation des produits d’élevage, diminuer de moitié le gaspillage alimentaire, consommer des produits peu transformés, sans emballage et non importés sont autant d’actions à la portée de tous et prônées par l’Institute for Climate Economics (I4CE).

Pour plusieurs experts5, l’adoption mondiale de régimes alimentaires sains issus de systèmes alimentaires durables permettrait de protéger considérablement notre planète et d’améliorer la santé de milliards de personnes.

Et vous, quels sont vos bons gestes pour protéger la planète et préserver votre santé ?


  • 1 IBGE-Bruxelles Environnement ; Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI)
  • 2 La tonne kilomètre représente la quantité de CO2 générée par le transport d’une tonne d’aliment sur un kilomètre
  • 3 Gaz à effet de serre
  • 4 Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
  • 5 En janvier 2019, des experts issus de 16 pays différents ont signé le rapport « Alimentation Planète Santé » de la Commission EAT-Lancet.

 

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